Raymond Perrenoud
Artiste, Peintre, Sculpteur
Biographie
1926
Naissance de Raymond Perrenoud à Coffrane au « château de proue du beau navire ». Il se souvient d’une campagne bucolique où s’entremêlent le rugissement du lion, les sonnailles des troupeaux et, en juin, l’envol des essaims d’abeilles. Il sait surtout qu’il veut ètre peintre. 1939 Un dimanche de septembre, le monde sombre dans la guerre.
1941
École des Beaux-Arts de Genève, jusqu’en 1947. La peinture est encore un métier qu’il faut apprendre. Il suit les cours du sculpteur Maurice Sarkissof, auquel il doit beaucoup et de l’historien d’art François Fosca.
1943
A l’âge de seize ans, Raymond Perrenoud remporte le concours ouvert pour la réalisation de la médaille des Jeux de Genève (Avers et revers).
1946
Premier séjour en Italie. Aussitôt la guerre terminée, il veut voir in situ ce que, jusque là, il ne pouvait découvrir que dans les livres. L’Italie de cette époque est un pays dévasté aux musées fermés. A Ravenne, le Conservateur des mosaïques ravennates lui confie la clef de Sant’Apollinare in Classe. Il s’y rend à pied, à quelques kilomètres de la ville et trouve, dans l’humidité de l’étendue marécageuse, la basilique du VIe siècle transformée en poulailler. A Padoue, les fresques de l’Arena sont intactes mais à quelques centaines de mètres de là, celles des Eremitani, détruites par une bombe, sont encore dispersées, au sol, en minuscules fragments.
1948
Fresques du temple des Valangines, à Neuchâtel. (135 m2) Au mur de la nef : « Abraham visité par les anges », « La Lutte de Jacob », « Le Buisson ardent », « L’Annonciation », « Le Jardin des oliviers », « L’Arrestation de Jésus », « La Croix à l’épaule ». Au mur du choeur : « La Transfiguration »Curieusement, la technique de la fresque sur mortier frais, partout abandonnée depuis près de deux siècles, réapparaissait presque simultanément sur les rives du Seyon, au temple des Valangines avec Raymond Perrenoud et, six ans plus tard, au musée d’Ethnographie avec Hans Erni.
1949
École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris Atelier de gravure en taille-douce. Elève du peintre d’Edouard Goerg.
1950
École des Métiers d’Art de Paris Atelier de vitrail.
1951
Fresque de l’arc triomphal du temple des Brenets (80 m2) : « Consummatum est », « Les Instruments de la Passion », « Moïse », « Paul ». Verrière-écran du choeur. Vitrail commémoratif pour le Rathaus du canton de Zürich.
1953
Premier prix ex-aequo et mention au concours pour la décoration de la Salle du Grand Conseil du château de Neuchâtel. Avec deux projets primés, Raymond Perrenoud est l’artiste le plus récompensé des quatre-vingt-dix participants au concours mais, au second degré, son projet de peinture sur mortier frais est éliminé.
1954
Première candidature au sociétariat de la Société des Peintres, Sculpteurs et Architectes suisses. La demande parrainée par le peintre André Evard et l’architecte Renaud de Bosset, aboutit à un échec. Pour des raisons obscures ou trop évidentes de rivalité professionnelle, il n’est pas admis dans la section neuchâteloise.
1955
École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris Atelier de lithographie. Vitrail commémoratif pour le Rathaus du canton de Glaris.
1956
Avec Gérard Valbert et Pierre von Allmen, il fonde la Revue Neuchâteloise. Raymond Perrenoud en préside le comité de rédaction durant de nombreuses années, jusqu’en 1983. 3e prix au concours pour la décoration du Technicum de la Chaux-de-Fonds. Il participe à l’Exposition Nationale des Beaux-Arts Basel 1956.
1957
Vitraux du temple de Coffrane (4 fois H 300 cm L 150 cm). L’expérience acquise à l’atelier de vitrail de l’École des Métiers d’Art de Paris lui permet de réaliser lui-mème la partie technique de l’ouvrage : découpage du verre, mise en plombs, soudage, construction des châssis. C’est la première fois que des verrières d’église sont entièrement réalisées dans le canton de Neuchâtel.
1958
Mur-vitrail, Arche de la Communauté de Grandchamp.
1960
Installation à Paris, dans son atelier des Grands-Augustins. Entre la Seine et Saint-André-des-Arts, la rue est encore éclairée par une lueur de légende, c’est là que le peintre le plus représentatif des temps modernes a peint Guernica. Pablo Picasso avait son atelier au n° 7, dans les combles de l’hôtel des ducs de Savoie-Carignan. C’est également la rue du Catalan et de Roger-la-Grenouille. Au début des années soixante, Paris est la capitale mondiale des arts, mais presque tout ce qui, jusque là, était d’emblée tenu pour admirable paraît soudain dépassé. Une paroi de fûts d’huile moteur barre la rue Visconti : c’est la première installation. En sculpture, la plénitude de Maillol cède le pas aux expansions et aux compressions de César.
1962
Participation au concours pour la réalisation d’un monument équestre à la mémoire du Général Guisan. Son projet « Défilé » est l’un des six retenus par le jury en vue du concours d’exécution (soixante et un sculpteurs avaient soumis des projets).
1963
Concours d’exécution à l’échelle 1/3 du monument au Général Guisan. A ce niveau, Raymond Perrenoud rencontre les plus prestigieux sculpteurs suisses de l’époque : Otto Bänniger, Léon Perrin, Casimir Reymond, André Lasserre et Heinz Schwatz. A l’issue de ce concours, Otto Bänniger obtient la commande.
1968
Médaille cross-country cantonal
1969
Premier prix au concours d’intervention artistique pour le Centre scolaire du Mail, à Neuchâtel et troisième prix pour un second projet destiné à une autre partie du mème édifice. L’architecte Alfred Habegger a apporté, en imaginant le Mail, un élément nouveau dans l’évolution des constructions scolaires. Sa solution pyramidale, novatrice et sculpturale, appelait une intervention aussi audacieuse que le bâtiment lui-mème. Ce n’est pas un hasard si les deux projets présentés par Raymond Perrenoud ont été défendus avec détermination par l’architecte. C’est grâce à son appui qu’une oeuvre aussi innovante que le mur cinétique du Mail a pu être réalisée à Neuchâtel.
1970
Réalisation du mur cinétique du Mail Vibration (H 344 cm L 420 cm) Il peint le portrait d’un Conseiller d’État pour la Salle des Chevaliers du château de Neuchâtel et, les années suivantes, une dizaine d’autres portraits officiels. Illustrations pour Cendre, de Charles-Jimmy Vaucher
1973
Participation à la 1ère Biennale de l’Art Suisse au Kunsthaus de Zürich STADT IN DER SCHWEIZ organisée par la Société des Peintres, Sculpteurs et Architectes suisses. Le jury zurichois venu à Neuchâtel pour sélectionner les oeuvres des artistes neuchâtelois, à la surprise générale, n’en retient qu’une de toutes celles qui ont été rassemblées à son intention. Raymond Perrenoud reçoit du président de la Section neuchâteloise des PSAS la lettre suivante : « Cher collègue, l’oeuvre que vous avez envoyée pour la biennale de Zürich a été acceptée par le jury. C’est la seule qui aie retenu son attention ! Aussi nous n’organiserons pas de transport à Berne, mais je vous prie d’y porter vous-mème votre oeuvre LE MARDI 8 MAI À LA KUNSTHALLE BERNE ENTRE 10 ET 12 HEURES, c’est l’heure que nous avions fixée. » Le bas-relief pliable, inquiétant et ironique « Un accroissement de 500 % » est exposé à l’entrée de la Biennale avec l’oeuvre d’Eva Aeppli et plus tard à Besançon, Neuchâtel et Valangin (H 330 cm L 250 cm)
1974
Sa seconde candidature au sociétariat de la Société des Peintres, Sculpteurs et Architectes suisses, vingt ans après la première, est un nouvel échec. C’est une chose d’être reçu à la Biennale de l’Art Suisse, mais c’en est une autre d’être accepté au sein d’une section cantonale par des collègues qui ont toujours la ressource d’écarter par leur vote les candidats qui ne leur plaisent pas.
1975
Il écrit « Être ou disparaître », le passé à la merci du présent dans les montagnes neuchâteloises. N° 72 de la Revue neuchâteloise.
1976
Il peint vingt-quatre aquarelles à la demande de l’Etablissement cantonal d’assurance immobilière contre l’incendie. Cette suite dessinée d’après nature est une contribution à l’iconographie des maisons patriciennes neuchâteloises.
1977
Il écrit « Le Patrimoine neuchâtelois refait ». N° 80 de la Revue neuchâteloise. 1978 Installation d’un métier à tisser haute lice dans son atelier de Coffrane. Il peint des cartons de tapisseries dont une dizaine seront réalisées par des liciers.
1980
A la demande de l’éditeur Gilles Attinger, préparation de « L’artisanat neuchâtelois » dans lequel plusieurs textes de Raymond Perrenoud seront publiés. Réplique d’un portrait du Général Charles-Daniel de Meuron pour le Cabinet de Meuron du musée d’Ethnographie de Neuchâtel.
1981
Vitraux du temple des Valangines à Neuchâtel « La Jérusalem céleste » (19 m2)
1983
Il écrit « Le monde bleu ». N° 103 de la Revue neuchâteloise. Trente-deux carreaux de poêle à motifs picturaux.
1985
Pour la Chronique du patrimoine publié conjointement par tous les journaux du canton il écrit « Le crépit à la chaux ».
1994
Mise en couleurs de la nouvelle installation triage/stockage de l’Entreprise Buhler au Bois d’Epagnier, à Marin NE (4000 m2)
2001
Raymond Perrenoud fait construire un musée à Coffrane.
2011
Publication du livre Venise en Août, vingt et une aquarelles.
2016
Décès de Raymond Perrenoud